Ahed Tamimi plaide coupable et écope de 8 mois de prison
Jugée à huis clos par un tribunal militaire, Ahed Tamimi a été condamnée ce mercredi 21 mars au soir à 8 mois de prison. L'adolescente filmée en train de frapper et de donner des coups de pieds à des soldats israéliens est devenue l'icône de la cause palestinienne. La vidéo, tournée avec un smartphone le 15 décembre devant la maison de la jeune fille à Nabi Saleh, en Cisjordanie occupée, est devenue virale.
Les juges du tribunal militaire ont accepté un accord trouvé un peu plus tôt entre Ahed Tamimi et le procureur. L'adolescente a accepté de plaider coupable contre une peine raccourcie 8 mois de prison.
Elle sera donc libre cet été, car la cour prend en compte le temps qu'elle a déjà passé en détention provisoire. Cette peine est assortie d'une amende de 5 000 shekels, soit environ 1 200 euros.
Huit charges ont été abandonnées, Ahed Tamimi n'a plaidé que pour 4 sur les 12 charges retenues à l'origine contre elle, notamment agression, incitation et obstruction à la mission des soldats.
Procès pour l'exemple
Un tel accord n'était pas forcément attendu, car l'affaire a été très médiatisée. Un procès pour l'exemple côté Israéliens très suivi également par les Palestiniens et par la communauté internationale.
Plusieurs observateurs s'attendaient à un procès beaucoup plus long. Signe de la tension qui entoure cette affaire depuis des mois, l'Agence France Presse rapporte qu'un militant a frappé l'un des procureurs à la tête alors qu'il quittait la salle d'audience. Il a été arrêté.
Human Rights Watch a en tout cas salué la libération prochaine d'Ahed Tamimi, indique notre correspondante à Ramallah Marine Vlahovic. Même si l'organisation de défense des droits de l'homme regrette un système israélien de justice militaire caractérisé par la détention préventive prolongée, un mauvais traitement des enfants et des simulacres de procès.